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Préparation à la prise de vue
 
La perspective
 
 
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1964 - Château de Rambouillet (prise de vue sur film 135 Kodachrome).
 
 

La photographie d'architecture met particulièrement en évidence la notion de perspective, définie ainsi par Le petit Larousse : « Art, technique de la représentation en deux dimensions, sur une surface plane, des objets en trois dimensions tels qu'ils apparaissent vus à une certaine distance et dans une position donnée. »

On compare souvent la vision humaine à la photographie. Si nous percevons dans ses trois dimensions (largeur, hauteur et profondeur) l'espace qui s'offre à notre regard et si notamment nous pouvons en apprécier parfaitement la profondeur, c'est principalement grâce à notre vision binoculaire, stéréoscopique. Mais il est vrai que d'autres phénomènes nous renseignent sur la profondeur : la perspective, les ombres, la taille apparente des objets, le masquage partiel d'un objet par un autre plus proche, les effets de la diffusion atmosphérique sur les luminances des objets lointains.

Par contre, en photographie – en vision monoculaire –, la perception de la profondeur est considérablement amoindrie (fermez un œil et vous aurez l'impression que tout devient plat) et la « profondeur » de l'image (la troisième dimension du sujet) est représentée essentiellement par la perspective géométrique. Celle-ci est en fait une illusion d'optique recréant en deux dimensions sur le film (le papier photographique, à l'écran ou sur tout autre support plat) l'espace tridimensionnel vu par l'objectif. Ainsi, en photographie, c'est avant tout la perspective – la convergence des lignes parallèles vers un point de fuite plus ou moins éloigné – qui nous donne la sensation d'espace, de profondeur. Par exemple sur une photo de paysage, la diminution en largeur d'un chemin traduit son éloignement.

Cependant, si l'image photographique est naturellement affectée par la perspective, cette dernière peut très bien être contrôlée par le photographe. C'est particulièrement vrai en photographie d'architecture. Mais seule la chambre de grand format (pourvue de mouvements : bascules et décentrements) permet d'en modifier ses effets. Ainsi, sur la photo ci-dessus prise en contre-plongée avec un appareil de petit format, toutes les lignes verticales du bâtiment – n'étant pas, au moment de la prise de vue, parallèles au plan-image – convergent légèrement.

Cela dit, le redressement rigoureux des lignes verticales du sujet n'est pas toujours souhaité par le photographe qui garde le contrôle de la composition de ses images... à moins que cette dernière soit imposée par le client !

 
 
Copyright © Claude Bouchot