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Les différentes méthodes de mesure de la lumière
 
Mesure en lumière réfléchie
 
 

Si la mesure en lumière incidente se présente comme une méthode fondamentale dans l'enseignement de la photographie, elle n'est cependant pas adaptable à tous les types de prise de vue. D'ailleurs, il semble que beaucoup de photographes préfèrent mesurer la lumière réfléchie où, il est vrai, les façons d'opérer sont multiples. Nous nous limiterons simplement à un aperçu sur les méthodes les plus appliquées mais auparavant, quelques précisions s'imposent :

– Il n'est pas inutile tout d'abord de souligner l'objectif à atteindre : la mesure la plus précise possible de la luminance des teintes moyennes du sujet (luminance médiane par rapport aux luminances maximum et minimum). Cette règle domine l'utilisation du posemètre quelle que soit la méthode choisie. Dès que le calculateur du posemètre « travaille » à partir de la luminance réelle des teintes moyennes du sujet, un enregistrement satisfaisant de l'ensemble de l'image du sujet peut être espéré (affirmation valable pour un sujet de contraste moyen).

– Nous considérerons que la mesure est effectuée avec un posemètre indépendant usuel (angle de mesure de 25 à 40°) et que le contraste du sujet est moyen (il s'agit là d'une condition d'étalonnage du posemètre).

– N'oublions pas qu'avec ce genre de posemètre, toute mesure sélective sous-entend que l'on puisse s'approcher du sujet. Ce dernier doit donc être accessible (1).

– Enfin, en ce qui concerne les méthodes de mesure sur les hautes lumières ou les ombres, afin de pouvoir négliger l'influence du phénomène de diffusion atmosphérique dans la détermination de l'exposition, nous supposerons une distance sujet - appareil photographique, inférieure à 8 mètres.


Mesure sélective sur une charte de gris

En lumière incidente, on sait que le facteur de réflexion auquel se réfère le posemètre est standard (0,18 = condition d'étalonnage). Nous remarquerons donc, pour un posemètre donné, la similitude entre mesure en lumière incidente et mesure sélective sur une charte gris neutre (facteur de réflexion de 0,18) en lumière réfléchie, la charte étant soumise à l'éclairement reçu par le sujet.

Pour ces deux méthodes, l'exposition préconisée par le posemètre est équivalente puisque basée, théoriquement, sur une même valeur de luminance se rapportant à un « sujet » de facteur de réflexion standard. En pratique cependant, la mesure sélective sur une charte de gris (lumière réfléchie) – tout comme la mesure en lumière incidente – nécessite que le facteur de réflexion effectif des teintes moyennes du sujet se rapproche le plus possible du facteur de réflexion standard.

 
Le premier facteur intervenant dans la détermination de la lumination est sans aucun doute la luminance du sujet qui peut être mesurée selon différentes méthodes. Ici, l'opérateur muni d'un posemètre indépendant a choisi de mesurer celle-ci (luminance médiane par rapport aux luminances maximum et minimum) en lumière réfléchie sur une charte gris neutre (facteur de réflexion de 0,18) soumise à l'éclairement reçu par le sujet. En fonction de cette luminance, le calculateur du posemètre donne directement la combinaison diaphragme / temps d'exposition conduisant à la lumination exigée par le film.
 
 
 

Mesure sélective sur une teinte moyenne du sujet

Ici, la restriction propre à la méthode précédente n'a plus de raison d'être, il en sera de même pour les méthodes citées après celle-ci. Le facteur de réflexion des teintes moyennes du sujet peut différer du facteur de réflexion standard, ce que l'on rencontre avec certains types de sujet photographique. Pour que la méthode soit praticable, le sujet doit présenter une teinte moyenne que l'opérateur estime relativement aux hautes lumières et aux ombres.


Mesure sélective successivement sur les hautes lumières et les ombres du sujet

Si, par exemple, sont enregistrées les lectures suivantes : IL 16 pour les hautes lumières et IL 10 pour les ombres, on applique l'indice de lumination moyen IL 13. Cette méthode a l'avantage de mettre en évidence le contraste du sujet et ordinairement, l'exposition en résultant tend vers l'exposition exacte.


Mesure sélective sur les hautes lumières du sujet

La lecture enregistrée doit – selon la marque du posemètre – être corrigée de 2 à 2,5 divisions de diaphragme dans le sens de l'ouverture. L'exposition exacte peut être escomptée, comme il en est d'ailleurs de même avec la méthode suivante.


Mesure sélective sur les ombres du sujet

Il faut un posemètre suffisamment sensible et la lecture enregistrée doit être corrigée de 3 à 3,5 divisions de diaphragme dans le sens de la fermeture.


Mesure intégrale du sujet

Une mesure intégrale (on dit aussi par intégration ou globale) de l'ensemble des plages du sujet aboutit le plus souvent à une exposition imprécise. En effet, avec cette méthode, l'exposition annoncée par le posemètre s'appuie sur la valeur moyenne des luminances du sujet. Or, en raison de la dissymétrie observée généralement dans la distribution des luminances, la luminance moyenne a très peu de chance de se situer à « mi-chemin » entre les luminances maximum et minimum, autrement dit, de se confondre avec la luminance médiane. Pour cette méthode de mesure, la correction (rarement pratiquée) de la réponse du posemètre est évidemment appropriée au sujet et reste principalement empirique.

Malgré l'imprécision attachée à la mesure intégrale, elle demeure toutefois commode (demande peu de réflexion), rapide et convient bien aux sujets inaccessibles. On sait qu'en mesure TTL – c'est le cas pour tous les boîtiers argentiques et numériques – curieusement, ce mode de mesure est largement adopté (entre autres) mais pour remédier au problème du « contenu du sujet », les fabricants ont recours à une pondération judicieuse de la mesure.

 
 
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1. D'où l'avantage du spotmètre qui permet une mesure ponctuelle à distance.
 
 
Copyright © Claude Bouchot